Peur primale

Publié le par Kinopoivre

Réalisé par Gregory Hoblit

Titre original : Primal fear

Sorti aux États-Unis le 5 avril 1996

Sorti en France le 5 juin 1996

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Chicago, fin des années 1990. L’archevêque Rushman (Stanley Anderson) est assassiné : on le retrouve lardé de soixante-dix-huit coups de couteau, les doigts coupés, les yeux crevés. L’assassin s’est visiblement acharné, et un garçon surpris alors qu’il s’enfuyait est rattrapé par la police et incarcéré. Couvert du sang de la victime, aucun doute, c’est lui l’assassin.

Il dit se nommer Aaron Stampler (Edward Norton), faire partie de la chorale que l’archevêque avait créée, prétend être innocent, et avoir aimé le prélat comme un père pour l’avoir recueilli après une enfance désastreuse dans le Kentucky.

Ancien procureur devenu un avocat pénaliste en vogue, Martin Vail (Richard Gere) le croit innocent et décide de le défendre gratuitement. Il aura en face de lui une femme procureur, Janet Venable (Laura Linney), qui a été naguère sa maîtresse et sa collaboratrice, et qui est bien décidée à envoyer Aaron dans le couloir de la mort : dans la société à laquelle elle appartient, on ne tue pas impunément un ponte de l’Église, surtout si, ayant la haute main sur certains terrains appartenant à l’Église, il peut, en interdisant leur vente, en faire baisser le prix pour que ses amis influents, dont Shaughnessy, le procureur de Chicago (John Mahoney), les rachètent !

Comme Aaron affirme ne se souvenir de rien et avoir parfois des pertes de mémoire, Martin fait examiner son client par une psychiatre, Molly (Frances McDormand), laquelle, parce qu’elle a assisté à une scène où Aaron est entré dans une colère folle et a menacé son propre avocat, pense qu’il est schizophrène : il souffre d’un dédoublement de la personnalité, et certains de ses actes ont pu être commis par son double, un garçon arrogant et malfaisant, Roy, dont il n’a aucun souvenir non plus en temps normal. Un peu comme, dans Psychose, Norman Bates tuait des filles lorsqu’il se prenait pour sa propre mère. L’enquêteur Tommy Goodman (Andre Braugher), employé par Vail, a en outre découvert une cassette VHS contenant une vidéo prise par l’archevêque, et montrant Aaron, sa petite amie Linda (Azalea Davila) et un camarade se livrant sous la contrainte à une séquence pornographique dirigée par l’archevêque.

L’avocat, qui avait d’abord choisi de plaider la non-culpabilité d’Aaron et la présence hypothétique d’un autre personnage sur les lieux, tente alors d’exploiter cette thèse : Roy, le double d’Aaron, a voulu punir l’archevêque et l’a tué, mais Aaron n’a eu conscience de rien. Il expose cette thèse au tribunal.

Hélas, il a ainsi violé la loi : un avocat, aux États-Unis, n’a pas le droit de changer de système de défense en cours de procès ! Et le juge Shoat (Alfre Woodard) qui, en vertu du politiquement correct, est, comme presque toujours au cinéma, une femme (et même, une femme noire), lui inflige une amende de dix mille dollars et l’avertit que, s’il récidive, elle le fera radier du barreau.

Ne reste plus à Vail qu’à utiliser un biais, parce qu’il ne peut ni légalement produire la cassette lui-même (elle a été volée par son enquêteur), ni le faire sans fournir la preuve que son client avait un motif pour tuer Rushman. Il la fait donc parvenir à Janet qui, maladroitement, provoque l’accusé en le harcelant, et provoque ainsi sa rage. Aaron se jette alors sur elle et tente de l’étrangler en pleine audience ! La preuve semble ainsi faite que sa personnalité est double, que le coupable est bien « Roy », et elle doit abandonner l’accusation : Aaron est relaxé, sera soigné et n’ira pas en prison. Bien sûr, ayant échoué à faire condamner à mort le meurtrier d’un notable, Janet perd sa place.

La fin est un retournement complet de la situation : provisoirement incarcéré avant d’être envoyé dans un hôpital, Aaron remercie son avocat et le prie de transmettre ses excuses à Janet pour avoir tenté de l’étrangler. L’avocat s’étonne qu’il ait un souvenir de l’incident, puisque commis par « Roy » dont Aaron est censé ne pas avoir conscience. Dûment relaxé et donc définitivement et légalement à l’abri des poursuites, Aaron éclate de rire et avoue : il a tout simulé, n’est pas schizophrène et a bien assassiné l’archevêque. En outre, il est davantage Roy qu’Aaron, et se moque de son avocat, qu’il a bien dupé, mais qui ne peut pas le dénoncer sous peine, là encore, d’être radié.

Martin Vail, avocat chevronné, est vaincu par son client et doit accepter de s’être fait rouler.

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