Les paumes blanches

Publié le par Kinopoivre

Réalisé par Szabolcs Hajdu

Titre original : Fehér tenyér

Sorti en Hongrie le 23 février 2006

Sorti en France le 21 novembre 2007

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Film du Hongrois Szabolcs Hajdu, auteur également du scénario, d’après l’histoire vraie de son frère Zóltan Miklós Hajdu, qui joue ici son propre personnage sous le nom de Miklós Dongó. Le grand attrait de ce film peu bavard est d’être joué par de vrais athlètes, et tout ce qu’on voit est authentique. Pas le moindre trucage numérique. C’est reposant.

Pourquoi ce titre, Les paumes blanches ? À cause de la colophane, poudre blanche dont les athlètes, dans certains sports, s’enduisent les mains pour les empêcher de glisser. Par conséquent, lecteur égaré, si vous espériez trouver ici une fiche pratique sur la cocaïne, on vous a mal renseigné, le film ne s’intitule pas « Les narines blanches ». Certes, le communisme fut aussi l’opium du peuple, et il va en être question dans le paragraphe suivant, mais ne mélangeons pas tout.

Le film commence comme Full metal jacket, à cette différence près que nous sommes en Hongrie, sous le système communiste, dans un gymnase qui forme des athlètes d’État, et que les jeunes recrues ne sont pas des Marines, mais des enfants. Dans ce pays paradisiaque, les parents n’ont pas leur mot à dire, et l’entraîneur, plutôt sadique, a pris le jeune Miklós Dongó comme tête de Turc, si bien que le garçon, après un sévice de trop, s’enfuit et va se faire engager dans un cirque. Mais, parce que le directeur du cirque a voulu qu’il exécute le « saut de la mort » au trapèze et sans filet, il est victime d’un grave accident. Bref, il est passé d’un tyran à un autre. Eh oui, la cruauté de ceux qui possèdent une parcelle de pouvoir à l’égard de ceux qui n’en ont aucune est décidément la même partout. Fin de l’enfonçage de portes ouvertes et du message réservé au lecteur humaniste (pléonasme).

Après un trou d’une quinzaine d’années dans sa biographie (c’est la seule faiblesse du scénario), on retrouve Miklós entraîneur au Canada, où lui est confié l’entraînement d’un jeune athlète de 19 ans, doué mais assez rétif, Kyle. Les débuts avec Kyle sont difficiles, mais la période est franchie sans qu’un mot de dialogue nous en explique les détails, Zeus merci, contrairement à ce qui se passerait dans le cinéma traditionnel hollywoodien. Parce que tous deux sont des pointures et que chacun apprécie les capacités de l’autre, tout se passe bien, au point que Kyle devient champion du monde d’athlétisme. Dongó, qui a voulu concourir lui aussi, n’est que troisième, et, s’éclipsant juste après la compétition, il retourne dans un autre cirque, plus prestigieux que le premier, le Cirque du Soleil, qui se produit à Las Vegas (très beau numéro, qui, par le plus grand des hasards, constitue aussi la fin du film).

Le film est magnifique, et ne fait l’apologie de rien du tout.

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