Les cerfs-volants de Kaboul

Publié le par Kinopoivre

Réalisé par Marc Forster

Sorti aux États-Unis le 14 décembre 2007

Sorti en France le 15 février 2008

Au lecteur et spectateur assidu qui a vu La guerre selon Charlie Wilson, le présent film, tiré du livre de Khaled Hosseini The kite runner (traduction : « Le lanceur de cerfs-volants »), rappellera quelque chose : nous sommes encore en Afghanistan, malheureux pays ravagé par ses fanatiques religieux, les talibans, après l’avoir été par les Soviétiques – ce dont parlait le premier film cité, bien meilleur néanmoins, et qui relatait des faits authentiques.

Dans la première partie, drame humain entre deux enfants, à Kaboul, en 1978 : Amir (Zekeria Ebrahimi) est le fils d’un homme riche, droit et cultivé (Homayoun Ershadi), qu’on appelle Baba (c’est-à-dire Papa, sans autre précision), et il a un serviteur de son âge, Hassan (Ahmad Khan Mahmoodzada), plutôt considéré comme un ami. Mais son père trouve Amir un peu mou, voire un peu lâche, et lui donne souvent Hassan en exemple. Pourquoi, on le verra plus loin, mais jugement justifié : quand Hassan se fait violer par des voyous, dont le chef est Assef (Elham Ehsas), Amir, caché mais qui a tout vu, n’intervient pas. Hassan ne s’est pas plaint, ignore que son jeune maître a été témoin du viol, mais, de honte, se terre chez lui. Pis, Amir, qui ne supporte plus sa propre lâcheté, s’arrange pour le faire accuser de vol, et le père d’Hassan, serviteur de Baba depuis toujours, préfère quitter la maison avec son fils – qui, quoique innocent, n’a pas nié.

Puis les Soviétiques envahissent l’Afghanistan afin d’y apporter, comme partout, la paix, la prospérité, autant dire le bonheur, et la famille émigre aux États-Unis en 1979. Amir reste sans nouvelles du pays, grandit, passe son diplôme, se marie, devient écrivain, et son père meurt. Entre-temps, les Soviétiques ont abandonné l’Afghanistan, et les talibans ont pris le pouvoir. Désormais, tout ce qui n’est pas prescrit par le Coran est interdit, et les condamnations à mort pleuvent, notamment les lapidations pour adultère.

Un jour, Amir (adulte, donc l’interprète change, et c’est maintenant Khalid Abdalla) reçoit un coup de téléphone d’un vieil ami de son père : Hassan est mort, abattu par les talibans, après s’être marié et avoir eu un fils, Sohrab (Ali Danish Bakhtyari), qui se trouve désormais dans un orphelinat. Et, révélation capitale, Hassan était en fait le fils adultérin de Baba, le père d’Amir ! L’ami demande qu’Amir vienne rechercher celui qui est donc son neveu.

Aidé par un gentil chauffeur (Saïd Taghmaoui), Amir entre en Afghanistan (il doit porter une fausse barbe, cet accessoire est obligatoire pour les hommes), et se rend à l’orphelinat, où il apprend que le garçon a été réquisitionné par un chef des talibans, qui vient, de temps à autre, « faire son marché » parmi les deux cents gosses du foyer : « Le plus souvent il choisit une fille, mais parfois un garçon », témoigne le malheureux directeur qui n’en peut mais. Amir parvient à rencontrer l’adjoint de ce sympathique chef religieux qui aime tant les enfants, adjoint en lequel il reconnaît Assef (adulte, donc l’interprète change, et c’est maintenant Abdul Salam Yusoufzai), l’ex-violeur de son ami Hassan. Il lui casse la gueule, soustrait l’enfant à la garde de ses geôliers, et parvient à s’évader du pays pour l’emmener aux États-Unis, où il connaîtra une vie normale. Évasion dont on doit reconnaître qu’elle est si rocambolesque qu’on se croirait dans une série télévisée. Pour d’autres détails sur ce film de facture très classique, lire le livre !

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